À la recherche du bonheur


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A la recherche du bonnheur

Être heureux est, aujourd’hui, plus que n’importe quand auparavant, le but, on ose dire, de presque tous les hommes de par le monde. Ils veulent et désirent le bonheur ; ils ne cessent, quoique ardu à le trouver à cause de l’incohérence et l’imprécision des désirs aussi bien qu’à l’usage fort souvent mal fait de ces derniers, de le rechercher. A  fortiori, le bonheur est, me semble t-il, un aporisme dans la mesure où on le fait, étant un état de bien être complet et durable, résider dans la satisfaction de nos désirs pourvu qu’il soit si commode à beaucoup de gens de concevoir le désir comme manque c’est-à-dire cela consiste dans ce dont on n’est dépourvu. En ce sens, on se lance dans une quête illusoire où la souffrance et l’ennui battent leur plein. Car, pour reprendre Schopenhauer (dans son ouvrage le monde comme volonté et comme représentation), le bonheur positif et parfait est impossible… Ainsi il voit dans ce même ouvrage que : «  la vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui. » En revanche, procurer le bonheur ne serait pas, comme certaines doctrines le font croire bien qu’elles soient critiquées l’une par l’autre, totalement impossible. Il va de soi que l’on sait, au premier abord, qu’est ce que le bonheur ? Où ne doit-on pas le rechercher ? Comment, malgré tout, peut-on le procurer ? Ces questions, en effet, méritent, ai-je constaté, d’être examinées. Essayons donc avec Epicure et Sénèque de les aborder ainsi.

Le bonheur, pour Epicure dans la lettre-à-ménécée, n’est rien d’autre que la santé du corps et l’ataraxie de l’âme qui peuvent procurer par le truchement du plaisir, car le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse ; il nous permet, par sa grâce, de pouvoir spécifier ce qu’il faut choisir et ce qu’il faut éviter. Que l’on veule ou non, nous aboutissons toujours à lui, car la mesure et l’appréciation de nos biens dépendent de nos affections. Néanmoins, on ne doit pas, dit-il, rechercher, au cas où il y a des douleurs qui les succèdent, tous les plaisirs ; de même qu’il ne faut pas, malgré, dans sa nature, c’est un mal, éviter toutes les douleurs pour peu que l’on estime que celle-ci valent mieux que certains plaisirs. Le plaisir, pour préciser, qui, selon Epicure, fait naitre le bonheur doit être conditionné par la vertu et du même coup  est le dérivé des désirs naturels et nécessaires.

Par opposition à Epicure, Sénèque, le stoïcien, affirme dans la vie heureuse que le bonheur n’est pas au plaisir par ce que,  pour lui, le plaisir n’est que la sensibilité non réfléchie par la raison, il ne pourrait pas le constituer puisque ce dernier n’existe pas sans en être conscient. Il fonde, en plus, sa diatribe en montrant que le plaisir est de nature cinétique, c’est-à-dire le plaisir meurt au moment même où il touche au but, il s’annule quand il atteint sa fin, il se détruit en s’achevant. Pour Sénèque, envisager une consubstantialité vertu-plaisir est une aberration logique par ce que la vertu donne de la liberté et le plaisir, à son tour, par sa nature pléonexique et irrationnelle, nous rend esclave. Le bonheur, dit-il, est présent non pas dans l’assentiment de la foule mais dans la nature et est reconnu grâce à la raison. Pour préciser, Sénèque soutient que le bonheur est la vertu, car la vertu consiste à vouloir sans passions la nécessité naturelle et elle réalise aussi le meilleur ce qui fait qu’elle est divine et parfaite c’est-à-dire l’homme en exerçant la vertu est égal à DIEU. Néanmoins, Sénèque approuvait lui-même l’extrême difficulté relative à l’obtention du bonheur, car seul le sage, grâce à la vertu qui le fait parfait et divin, est heureux. Ce qui fait qu’il ne peut pas être sage voire être vertueux. Cependant tout homme, nous semble-t-il, est imparfait et fini. Ce qui fait que nous ne pouvons pas être sage, voire vertueux.

Pour conclure, on pourrait inférer que, suite aux deux approches élaborées dans le texte, la difficulté de procurer le bonheur ne fait que s’amplifier. D’une part, chez Epicure, le bonheur serait éphémère (un moment de joie) à cause du plaisir qui est évanescent et le désir qui est inextinguible. D’autre part, chez Sénèque, il serait une espérance par ce qu’il nous faut la vertu qui, à défaut de notre finitude et notre  imperfection, ne nous est pas accessible. Ce qui fait que le bonheur parait être à la fois non durable et un vœu pieux. N’est-il pas donc possible pour que nous l’ayons avec inextinguibilité ? A notre sens tant que nos désirs portent à la puissance de jouir en vertu de jouir en puissance, on serait moins malheureux ; tant qu’on est  suffit à soi- même et se laisse hanter par la contemplation, on s’éloigne de plus en plus du malheur. Mais, le fait  d’avoir le bonheur en nous, avec nous et  pour nous  d’une manière pleine et durable me semble difficile voire  impossible. N’en conviendrait-il pas ?

Luvenska-Néo POMPILUS

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Luvenska-Néo POMPILUS
Étudiant en sciences de l'éducation à l'université Publique du Nord'Est à Fort-liberté (UPNEF) et hanté par la bonté de la lecture et de l'écriture , Luvenska-Néo tient à inciter ses pairs à mieux comprendre leur existence grâce au meilleur de la pensée écrite.

6 Comments

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  1. Rien est si précieux que ton commentaire, il , grâce à ton jugement sans complaisance, justifie l’originalité des œuvres

  2. Mon très cher ami et frère KA-NÉO, je suis toujours en liesse de savourer tes œuvres si originales. Cela va sans dire que tu es l’exemple concret de la réussite de l’éducation.
    Tiens ferme, et surtu duc in altum!
    Mikerto

  3. Un très bon texte qui peut nous aider à mieux aborder et comprendre notre vie.
    Congratulations Luvenska-Néo , great work !