De Jean-Jacques DESSALINES à Jovenel MOÏSE : Les chefs d’État haïtiens assassinés au pouvoir


0
Photo-collage des présidents haïtiens assassinés

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil [haïtien]. De 1804 à nos jours, la scène politique haïtienne a été toujours mouvementée. C’est pourquoi l’avenir des chefs d’État et dirigeants de la première République noire indépendante était toujours incertain. Depuis Jean-Jacques Dessalines, c’est devenu monnaie courante que des chefs ne terminent pas leurs mandats : exécution, massacre, exil, coup d’État, assassinat, etc. Beaucoup de dirigeants en ont subi, dont le Président Jovenel MOÏSE assassiné…. Parmi les nombreux chefs d’État qui n’ont pas pu achever leurs mandats, Lire au max vous propose de découvrir ceux qui l’ont été pour cause d’assassinat.

Jean-Jacques DESSALINES

Né à la Grande-Rivière du Nord, Gouverneur général à vie de janvier 1804 à octobre 1804 et Empereur (Jacques 1er) d’octobre 1804 à octobre 1806, le père de l’indépendance haïtienne fut assassiné au pont rouge le 17 octobre 1806. Ce fut un complot organisé par ses généraux. Depuis lors, la lutte pour le pouvoir avait déjà commencé. D’ailleurs c’est l’une des causes de l’assassinat de l’Empereur.

Michel Cincinnatus LECOMTE

Il est né à Saint-Michel de l’Attalaye (département de l’Artibonite). Président d’aout 1911 à aout 1912, Cincinnatus LECOMTE fut tué le 8 aout 1912 dans une explosion qui a détruit le palais national et a aussi causé la mort de plusieurs centaines de soldats. L’histoire n’est toujours pas claire autour de cet évènement, les sources se divergent. Les uns parlent d’accidents; et d’autres, de complots. Qui connait la vérité ?

Vilbrun GUILLAUME SAM

Originaire de Ouanaminthe, inculpé dans le fameux « procès de la consolidation » de 1904 pour avoir participé à la dilapidation de fonds publics, Vilbrun GUILLAUME SAM arrivait quand bien même à être hissé à la tête de l’État, mais pour une courte durée, soit de mars 1915 à juillet 1915. Il fut lynché, lors d’une révolte populaire, par la foule le 27 juillet 1915. Et le lendemain, 28 juillet 1915, ce serait le début de l’occupation américaine.

Jovenel MOÏSE

Environ cent ans après, l’histoire se répète. Le Président Jovenel MOÏSE, né à Trou-du-Nord, rejoint la longue liste des chefs d’État qui n’ont pas pu achever leurs mandats. D’après un communiqué de la primature datant 7 juillet 2021, on lit ceci : « Vers une (1) heure du matin, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 juillet 2021, un groupe d’individus non identifiés, dont certains parlaient en espagnol, ont attaqué la résidence privée du Président de la République et ainsi blessé mortellement le Chef de l’État. Blessée par balle, la Première Dame prend les soins que nécessite son cas… »  La nouvelle a ébranlé plus d’un, on ne croirait pas qu’une telle chose serait encore possible en ce plein 21e siècle. Le pire, c’est que jusqu’à date la justice haïtienne peine encore à résoudre cette affaire.

Le cas de Sylvain SALNAVE

Né à Cap-Haïtien (Chef de lieu du département du Nord), Président d’Haïti de juin 1867 à décembre 1869, le président Sylvain SALNAVE est souvent cité parmi les chefs d’État en fonction assassinés, mais certains disent qu’il n’était plus au pouvoir à ce moment-là. Cela reste un débat entre les historiens, les politiciens, les intellectuels et autres. En fait, Sylvain SALNAVE fut fusillé le 15 janvier 1870, attaché à un poteau installé sur les ruines du palais exécutif. L’histoire rapporte qu’il essayait de regagner la République Domicaine, car il fuyait des rebelles et contestataires de son pouvoir. Il été a traqué, arrêté et condamné à mort par une cour martiale établie par ses adversaires : les généraux Georges Brice et Boirond-Canal accompagnés d’un groupe de soldats.

Conclusion

En somme, Haïti reste toujours un pays spécial, un pays où tout est (presque) possible. On a assassiné le père de la patrie et d’autres présidents, on vit dans des situations les plus précaires, l’insécurité bat son plein, tous les pouvoirs sont dysfonctionnels, nos institutions sont à terre, la corruption est devenue la norme, les jeunes et intellectuels partent à l’étranger pour trouver une vie meilleure, bref rien ne marche ou tout marche à reculons. En tout cas, on se pose toujours la question, dans de telles conditions, espère-t-on trouver justice pour la mort du Président Jovenel MOÏSE ?

À suivre…

Robinson ACHILLE

Partagez l'article sur...

Like it? Share with your friends!

0
Robinson ACHILLE
Licencié psychologie au Campus Henry Christophe de l'Université d'État d’Haïti à Limonade (CHC-UEH-L), manager de réseaux sociaux, passionné des recherches scientifiques, rédacteur en chef et responsable de publication à LIRE AU MAX, Robinson s'engage à encourager la lecture et l’écriture, surtout chez les jeunes.

8 Comments

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. Toutes mes meilleures félicitations mon collègue, car matérialiser la pensée par la main pour écrire n’ est pas chose facile.Bienvenue dans le monde du succès.