L’affaire du pont del rio


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(FILES) In this file photo taken on September 19, 2021, a United States Border Patrol agent on horseback uses the reins to try and stop a Haitian migrant from entering an encampment on the banks of the Rio Grande near the Acuna Del Rio International Bridge in Del Rio, Texas. - The US Border Patrol halted using horses in migrant operations around Del Rio, Texas, the White House said on September 23, 2021, after embarrassing photographs suggested mistreatment of Haitian border-crossers. (Photo by PAUL RATJE / AFP)

Troublé, indigné, déboussolé, telle est ma situation psychologique après avoir vu les images choquantes de mes concitoyens. Des images écœurantes et répugnantes.

Force est de constater des haïtiens qui laissent le pays en quête d’une vie meilleure dans des pays dits amis d’Haïti, mais qui sont devenus la risée du monde. Beaucoup de gens ont quitté Haïti il y a des années, comme ceux qui ont servi de main d’œuvre bon marché à la Coupe du monde de football au Brésil en 2014. De là, ils se sont tournés vers le Chili, à l’économie plus florissante, mais ce pays leur a fermé ses portes en 2018, les forçant à reprendre leur périple, vers les États-Unis cette fois. Plus de 10 milles Haïtiens laissent Chili en direction des États-Unis. Ils traversent le Chili, le Pérou, la Bolivie, la Colombie, le Panama, le Nicaragua, le Guatemala, le Mexique pour atteindre le Texas, ville côtière des États-Unis. Ils transportent des bébés et des enfants de tout âge dans cette aventure douloureuse et périlleuse. Ils traversent la grande forêt, la montagne de la mort, des rivières et des frontières. Beaucoup de migrants ont trouvé la mort au cours de leur voyage à travers la jungle de Darien.

Ils traversent la rivière Río Bravo del Norte ou plus communément Río Bravo qui sépare Mexique et les États-Unis d’Amérique. Après être entrés sur le territoire américain, ils subissent un sort inhumain, ils se sont faits traquer par des policiers frontaliers sur cheval avec des fouets, Une image qui nous rappelle la période coloniale dans cette même partie sud des États-Unis dans les années 60 lorsque les esclaves travaillaient dans les champs de coton.

Humiliés par les policiers américains, les réfugiés haïtiens ont connu toutes les peines du monde. Même si quelqu’un m’aurait dit que ce sont les américains qui agissent de la sorte en dehors de toute norme démocratique : torturer les enfants et les femmes dans les avions, je dirais sans hésitation ce ne sont pas eux avant le témoignage de plusieurs migrants expulsés. America le père de la démocratie a sali leur image pour une énième fois. Ils expulsent les haïtiens en dehors de toutes conventions signées. Ils menottent les haïtiens en les transportant dans les avions comme les noirs sur les bateaux négriers qui ont subi un sort pareil. Une image qui nous rappelle la période coloniale quand les bourreaux européens arrachent nos ancêtres dans leur terre pourtant ils vivaient très bien là où ils étaient. C’est aussi le même sort que les Européens donnent aux frères africains qui traversent la Lybie en quête de refuge. C’est la politique occidentale.

Désormais expulsés sur le sol américain, les jeunes haïtiens retrouvent, après des années d’exil, un pays appauvri qui n’a aucune possibilité de les accueillir. Un retour sans espoir !

Joanes JEAN

© PHOTO: AFP

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Joanes Jean

Psychologue de formation, homme engagé dans de nombreuses actions communautaires, Joanes JEAN est un amant de la lecture et de l'écriture. Il utilise sa plume pour peindre la réalité et pour essayer de participer au mieux dans la construction d'une nouvelle société.

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