Les vils vers


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Chaque jour, dix mille pensers pervers

Me travaillent la tête,
Me démangent la cervelle comme de méchantes petites bêtes.
Souvent, je les dissimule dans le creux de mes vers
Pour mieux tromper le curieux passant ou le gentil guetteur ;

Mais parfois, je les expose à l’envers devant tous,
Comme le leurre d’un écrit miroir.
Vifs, ils laissent leurs empreintes notoires,
Quoique incompréhensibles, comme des taches rousses
Sur des pages immaculées que guette l’insolent lecteur.

Ô mes pensers, sublimes et pervers !
Subtils et prompts voyageurs ;
Ô, que je vous aime bande de rageurs !
Oscillants, sinueux, mes pensers meuvent comme des vers,
Mimant des danses saccadées dans les cendres de la folie.

La censure me fixe avec des yeux sévères.
Elle menace de caviarder mon œuvre
Si elle ne se soumet pas aux divines épreuves.
Je coule ma poésie, comme un vin gâté, dans de somptueux vers
À la santé du curieux, de l’insolent, du gentil ou même de l’impoli.

 

Ariel Lucardi Louis (Spirale)

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Ariel Lucardi LOUIS
Étudiant en Psychologie au Campus Henry de l'Université d'État d'Haïti à Limonade (CHC-UEH-L). Amant de la littérature esthétique et de la littérature scientifique, moi Ariel Lucardi LOUIS, je m'engage à promouvoir la lecture et l'écriture auprès des gens de mon époque.

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