A bord de l’« Océan », le 13 Pluviôse an 10[i].
J’apprends avec indignation, citoyen général, que vous refusez de recevoir l’escadre et l’armée française que je commande, sous le prétexte que vous n’avez pas d’ordre du général Toussaint. La France a fait la paix avec l’Angleterre, et le gouvernement envoie à St-Domingue des forces capables de soumettre les rebelles, si toutefois on devait en trou ver à St-Domingue. Quant à vous, citoyen général, je vous avoue qu’il m’en coûterait de vous compter parmi les rebelles. Je vous préviens que si aujourd’hui vous ne m’avez pas fait remettre les forts Picolet et Bélair et toutes les autres batteries de la côte, demain à la pointe du jour, quinze mille hommes seront débarqués(1). Quatre mille débarquent en ce moment au Fort-Liberté; huit mille au Port-Républicain(2); vous trouverez ci-jointe ma proclamation; elle exprime les intentions du gouvernement français; mais rappelez-vous que quelque estime particulière que votre conduite dans la colo nie m’ait inspiré, je vous rends responsable de tout ce qui arrivera.
Le général en chef de l’armée de St-Domingue, et capitaine-général de la colonie.
Signé: LECLERC
- Lisez aussi la Lettre d’Henri Christophe en réponse à Leclerc
* Source : Thomas MADIOU (1803). Histoire d’Haïti : 1799-1803 (Vol. 2). Editions H. Deschamps.
Notes
[i] Date en format du calendrier républicain français qui correspond au 2 février 1802 dans le calendrier grégorien.
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