Il existe bien une vie après la mort, selon des scientifiques


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La vie après la mort
© sciencefreak / Pixabay

« Je crois en une vie après la mort, tout simplement parce que l’énergie ne peut pas mourir ; elle circule, se transforme et ne s’arrête jamais. »
Albert Einstein

Introduction

Que se passe-t-il après la mort ? Y a-t-il une autre vie après la mort ? L’au-delà (le paradis) existe-t-il réellement ? Nous nous sommes tous déjà posé ces questions à un moment de notre existence. Et depuis les débuts de l’humanité, les hommes de toutes les civilisations ont voulu toujours savoir ce qu’il y a après la mort. Pour la religion, ces questions ne se posent même pas, car on connaît déjà les réponses. Quant à la philosophie, c’est tout un débat, et cet article serait bien trop long si on tentait de faire un résumé de toutes les conceptions philosophiques sur la mort. Mais, que dit la science ? Rien, c’est ce qu’on aurait répondu il y a quelques années. Autrefois, les scientifiques ne s’intéressaient pas à ces questions, ils les jugeaient trop abstraites et farfelues. Mais récemment, des scientifiques ont osé aborder scientifiquement la question et vont même jusqu’à déclarer que la conscience survit après la mort, autrement dit que nous continuerons à vivre sous une autre forme après notre mort. Qui sont ces scientifiques ? Sur quelles preuves s’appuient-ils ? Leur point de vue est-il validé (par la communauté scientifique) ? Que peut-on en conclure ? Nous vous proposons de faire un voyage avec nous au cœur de ce sujet controversé, un sujet qui tortille les esprits depuis des lustres.

1.     Les scientifiques post-matérialistes

Comme nous le savons, la science a été longtemps dominée par la conception matérialiste du monde, c’est-à-dire pour les scientifiques (matérialistes), ils soutiennent que tout est basé sur la matière, que l’esprit vient du cerveau, que l’amour n’est que la manifestation des hormones et que tout s’arrête avec la mort. Tout est, pour eux, réduit à la matière, à la physique, à la chimie ou la physiologie. Ils se basent uniquement sur ce qui est observable, mesurable et objectif.

En outre, ces scientifiques réfutent l’idée de l’existence de l’âme, d’ailleurs le père de la médecine expérimentale, Claude Bernard, a déclaré : « Je n’ai pas trouvé l’âme sous mon scalpel ! » Mais, depuis récemment, des scientifiques commencent par remettre en question cette pratique de la science, qu’ils jugent même dogmatique, et réalisent des recherches sur des sujets controversés dans le monde scientifique, comme la spiritualité, la physique quantique, la médiumnité, la vie après la mort, la parapsychologie, etc. Ces scientifiques, comme Gary E. Schwartz, Mario Beauregard, Lisa Miller et autres, se nomment post-matérialistes et considèrent leur nouvelle conception comme une ouverture de l’esprit scientifique pour une meilleure compréhension du monde (Beauregard, 2015). Ils ont réalisé du 7 au 9 février 2014, à Tucson (Arizona, États-Unis), un sommet international sur la science post-matérialiste, la spiritualité et la société. L’objectif de ce sommet était de discuter de l’impact de l’idéologie matérialiste sur la science et de l’influence du paradigme post-matérialiste émergent sur la science, la spiritualité et la société.

Le sommet international s’est soldé par la publication du « Manifeste pour une science post-matérialiste », signé par de nombreux scientifiques internationalement reconnus et œuvrant dans plusieurs disciplines, comme la biologie, la psychologie, la psychiatrie, la médecine, les sciences physiques et les neurosciences (Beauregard, 2015). Dans ce manifeste, les scientifiques affirment, entre autres, qu’il existe une interconnexion profonde entre l’esprit et le monde physique ; que l’esprit (la volonté/l’intention) peut affecter l’état du monde physique ; et surtout, ce qui nous intéresse dans cet article, que la conscience continue à vivre après la mort. Comment peut-on expliquer cela ? Sur quelles études se basent-ils ?

2.     Le cas des EMI (Expérience de Mort Imminente)

Les premières études sur lesquelles se basent les scientifiques sont les études sur les EMI survenant durant un arrêt cardiaque. Par définition, une EMI (Expérience de Mort Imminente) est un ensemble de visions et de sensations vécues par certains individus pendant un comma avancé ou une mort clinique (absence d’activité musculaire, de respiration et de réflexe) avant qu’ils soient réanimés. Pour le psychiatre américain Bruce Greyson (2000), l’un des pionniers de l’étude scientifique des EMI, ce sont : « des évènements psychologiques profonds incluant des éléments transcendantaux et mystiques, survenant typiquement chez des individus proches de la mort ou dans des situations de dangers physiques ou émotionnels intenses » (cité dans Cassol, 2019). C’est un phénomène fascinant qui bouleverse le monde scientifique, car jusqu’à présent aucune explication satisfaisante n’est encore donnée. C’est surtout sur ce point (le cas des Expérience de Mort Imminente) que nous allons nous attarder le plus.

L’Expérience de Mort Imminente est un phénomène touchant beaucoup de personnes à travers le monde. Le site web officiel de la Fondation de Recherche sur les Expériences de Mort Imminente  (Near-Death Experience Research Foundation) récence à ce jour plus de cinq-mille (5 000) témoignages de personnes ayant vécu une EMI à travers le monde. En 2015, on estimait que les EMI touchent plus de 4% de la population des pays développés, dont 13 millions aux États-Unis et 16 millions en Europe (Morisson & Allix, 2015, cité dans Wikipédia, 2022). Donc, c’est loin de considérer cela comme un hasard. Et selon la littérature sur le phénomène, les personnes ayant vécu des EMI rapportent presque toutes les mêmes choses : sentiment de paix et de bien-être intenses, sensation d’être hors de son corps physique et d’exister en dehors de son propre corps, vision d’une lumière intense (décrite par certains comme ayant une origine mystique et provoquant une attirance inexorable), perception altérée du temps ainsi que l’entrée dans un monde non terrestre, vison de déplacement dans un tunnel, rencontres avec des êtres mystiques ou encore avec des personnes (proches) décédées, observation d’un paysage magnifique du type « paradis », etc. (Van Lommel et al., 2001 ; Corman et al., 2017 ; Cassol et al., 2019).

Les personnes ayant vécu des EMI sont complètement changées après l’expérience, ils sont plusieurs à en témoigner dans un film documentaire titré Et si la mort n’existait pas, diffusé sur la plateforme YouTube en 2018. Et selon Corman et al. (2017), les changements rapportés par ces personnes sont globalement répertoriés en trois grands axes : les changements de vie spirituelle, les changements sociaux, où les rapports avec autrui sont modifiés, ainsi que de profonds changements d’attitudes. Ces personnes affirment d’être devenues plus empathiques, plus sociables et avoir moins peur de la mort. Mais, que pense la communauté scientifique de ce phénomène ?

3.     Considérations sur les EMI

Le nombre de personnes ayant vécu cette expérience, les milliers de témoignages recueillis et les différentes études réalisées montrent clairement que ce n’est pas de la science-fiction. Par contre, jusqu’à présent la science a encore beaucoup de difficultés à expliquer ce phénomène, à vérifier les témoignages et à valider les différentes recherches effectuées jusque-là. Pérez (2020) attire notre attention sur le fait que les EMI sont essentiellement fondées sur des témoignages et qu’il faut garder à l’esprit que les témoignages sont subjectifs, que ce sont uniquement les personnes ayant vécu les expériences qui peuvent les rapporter (sans oublier qu’ils peuvent se tromper). Il faut aussi noter que les chercheurs ne se sont pas mis d’accord sur le caractère universel des EMI, certains disent que c’est similaire dans toutes les cultures et d’autres non (Corman et al., 2017). Mais, il faut se demander si des millions de personnes auraient pu se tromper ou halluciner.

La question n’est pas si simple, toutefois certaines études s’y sont penché et prouvent que beaucoup de personnes disent la vérité. Certains patients, pendant des arrêts cardiaques, ont pu entendre et voir des choses dans leur environnement (alors qu’ils étaient morts cliniquement), c’est le cas de Pamela Reynolds, une Américaine dont on a arrêté son rythme cardiaque pour réaliser une intervention chirurgicale compliquée, et à son réveil elle a rapporté tout ce qui passait dans la salle d’opération. Ces témoignages ont été vérifiés et prouvent que ce n’étaient pas des hallucinations, elle disait bien la vérité (Sabom, 1998, cité par Pérez, 2020). Pour les scientifiques post-matérialistes, toutes ces personnes ne pouvaient pas mentir et c’est la preuve que notre esprit survit après notre mort et qu’il y a un autre monde au-delà du monde physique. Ils affirment que le cerveau agit comme un transcepteur de l’activité mentale, c’est- à-dire que l’esprit se manifeste à travers le cerveau, mais qu’il n’est pas produit par cet organe (Beauregard, 2015).

4.     Autres études

L’EMI ne constitue pas le seul argument des scientifiques post-matérialistes pour soutenir l’idée d’une vie après la mort, ils se basent aussi sur plusieurs d’autres études qui, comme toujours, divisent la communauté scientifique. Sans donner de détails, parmi ces études, nous pouvons citer celles réalisées sur les médiums (professionnels qui communiquent avec les morts), celles réalisées sur des sujets paranormaux (des personnes capables de sortir de leurs corps ou des personnes capables d’influencer à distance des appareils physiques), celles sur des sujets hypnotisés qui entrent en contact avec des proches décédés ; et le plus fascinant, des chercheurs de l’IFRES (Institut Française de Recherche et d’Expérimentation Spirite) ont créé une machine capable de capter l’image des esprits. Ils sont déjà sur plusieurs essais, ils disent que les résultats sont satisfaisants jusque-là et on peut les consulter sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et YouTube, ainsi que sur leur site web officiel. Et concernant les autres études citées plus haut, elles ont été présentées dans le « Manifeste pour une science post-matérialiste » (Beauregard, 2015) et dans le film documentaire titré Et si la mort n’existait pas.

Conclusion

La question de la vie après la mort a toujours fasciné les hommes et ils ont tenté de trouver des réponses dans la religion, la spiritualité, la philosophie et tout récemment dans la science, comme nous venons de le voir. Les études menées par les scientifiques post-matérialistes sont nombreuses et offrent toutes des résultats plutôt probants, mais jusqu’à présent, cela reste toujours un mystère. Malgré les multiples recherches effectuées, malgré les milliers de témoignages recueillis, on patauge toujours dans l’invisible et on est toujours sceptiques, même certains scientifiques post-matérialiste. Et il faut surtout souligner que les recherches n’ont rien indiqué à propos de l’existence du paradis ou de l’enfer. Les personnes ayant vécu des EMI ne peuvent vraiment rien dire de l’endroit où ils se trouvaient. Mais de jour en jour des preuves s’accumulent, des recherches s’intensifient ; on ne peut qu’espérer arriver un jour à la certitude.

Enfin, existe-t-il une vie après la mort ? Peut-on espérer rencontrer un jour ceux qui sont décédés avant nous ? Les Haïtiens en particulier, peuvent-ils espérer une vie meilleure après leur mort ? Nous n’avons pas la prétention d’apporter des réponses. Nous laissons à chacun la liberté de consulter les sources, de faire ses propres lectures (critiques) sur les réponses apportées jusque-là et de forger sa propre opinion.

Robinson ACHILLE,
Étudiant en psychologie au Campus Henry Christophe de
l’Université  d’État d’Haïti à Limonade (CHC-UEH-L)

Références

Beauregard, M. (2015). Manifeste pour une science post-matérialiste. Inexploré. Consulté le 4 août 2022, à l’adresse http://inrees-inexplore-preprod.yoursp.in/articles/Manifeste-science-Beauregard

Cassol, H., Martial, C., & Laureys, S. (2019). Les expériences de mort imminente. MethIShttps://doi.org/10.25518/2030-1456.501

Corman, M., Monier, F., Sicard, A., Da Fonseca, A., Didelot, T., Hallez, Q., Kchani, A., Salomone, M., Vichy, G., & Dambrun, M. (2017). L’Expérience de mort imminente (Emi) : Une synthèse de la littérature: L’Année psychologiqueVol. 117(1), 85‑109. https://doi.org/10.3917/anpsy.171.0085

Expérience de mort imminente. (13 juillet 2022). Wikipédia, l’encyclopédie libre. Page consulté le 5 août 2022, à l’adresse https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Exp%C3%A9rience_de_mort_imminente&oldid=195286866

Film ET SI LA MORT N’EXISTAIT PAS (Partie 1). (2018). YouTube. Consulté le 5 août 2022, à l’adresse https://www.youtube.com/watch?v=HpsJ4o5C4Hg

La cellule de contact de l’IFRES –. (2022). Consulté le 7 août 2022, à l’adresse https://ifres.org/la-cellule-de-contact/

NDERF (2022). Expérience de Mort Imminente – EMI Témoignages individuels. Consulté le 5 août 2022, à l’adresse https://www.nderf.org/French/NDERF_NDEs.htm

Pérez, C. (2020). Les expériences de mort imminente : Les témoins d’un bon passage et d’un mystère. In D. Bohler (Éd.), Le Bon Passage (p. 55‑75). Presses Universitaires de Bordeaux. http://books.openedition.org/pub/15351

Van Lommel, P., van Wees, R., Meyers, V., & Elfferich, I. (2001). Near-death experience in survivors of cardiac arrest : A prospective study in the Netherlands. The Lancet358(9298), 2039‑2045. https://doi.org/10.1016/S0140-6736(01)07100-8

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Robinson ACHILLE
Licencié psychologie au Campus Henry Christophe de l'Université d'État d’Haïti à Limonade (CHC-UEH-L), manager de réseaux sociaux, passionné des recherches scientifiques, rédacteur en chef et responsable de publication à LIRE AU MAX, Robinson s'engage à encourager la lecture et l’écriture, surtout chez les jeunes.

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