Aborder la question du développement durable revient à parler d’un ensemble de décisions qui améliorent les conditions de vie actuelle sans mettre en danger les ressources pour les générations futures. Dans une démarche de structuration de notre sujet, il faut dire que l’université comme concept, se définit couramment comme centre ou espace de production et de transmission de savoir. À noter que cet espace peut prendre deux formes, soit il se trouve sous la tutelle de l’État ou du secteur privé. Dans la quasi-totalité des pays du monde, les principales missions de l’université tournent autour de trois axes : recherche, production de savoir (connaissances) et service à la communauté. Pour que l’université puisse atteindre ses objectifs, il faut que les missions relatées ci-dessus soient clairement définies en fonction du cadre socioculturel d’un pays tout en prenant en compte les différents besoins auxquels elle est appelée à combler. Ainsi, dans les pays dites avancés, l’université joue un rôle de promotion de la culture, du savoir au sens large, mais aussi un moteur de développement sur tous les plans.
En parlant de développement, le dictionnaire électronique (Wiktionnaire) le définit comme action de développer ou de se développer. Cette action posée est soit éphémère ou durable. Ainsi, le développement durable, en économie, se définit comme une politique de développement qui s’efforce de concilier la protection de l’environnement, l’efficience économique et la justice sociale, en vue de répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire les leurs. De ce fait, les Objectifs du Développement Durable concernent plusieurs sujets dont la protection de la planète, construction d’un monde plus pacifique, la santé, la réduction des inégalités, etc.… Malheureusement en Haïti jusqu’à présent, nous ne sommes pas encore là. Le vent du développement ne se fait pas sentir mais il est obligatoire à tout véritable changement. En effet, comment l’université haïtienne peut-elle contribuer largement à la mise en œuvre des objectifs du développement durable ?
Donc, pour essayer de répondre à la question posée, nous allons faire une approche très simple : il s’agit de montrer comment l’université haïtienne, par ses principales missions, peut largement contribuer à la mise en œuvre du développement durable. Enfin par cette réflexion, nous allons nous évertuer à montrer tout au long du texte la contribution de l’université haïtienne à trois niveaux.
1- L’université haïtienne peut contribuer à la recherche scientifique, à la production et l’échange des savoirs scientifiques
L’université en Haïti doit se mettre à la recherche de solutions innovantes à des problèmes sociaux que confronte la première république noire indépendante au monde : Haïti. En ce sens, l’université haïtienne doit-être le lieu des colloques et des sommets où l’on parle de développement durable. En outre, elle doit initier, encourager et encadrer la publication des travaux comme les mémoires, les articles et les revues scientifiques qui, certainement aideront à résoudre certains problèmes de l’environnement, de la santé, de l’énergie etc. tous ceux-là permettront d’arriver à l’élaboration d’une solution globale et inclusive face aux difficultés que rencontre le développement durable.
2- L’université haïtienne doit s’engager dans une lutte pour le respect des cadres de références de développement nationaux et internationaux.
L’université haïtienne doit s’engager dans la lutte pour le respect des droits référentiels nationaux et internationaux. Il s’agit essentiellement de sensibiliser la population à la nécessité du développement durable. Dans cet ordre d’idée, Edgard Morin (2003) a écrit ce qui suit :
« Or au moment où la planète a de plus en plus besoin d’esprits aptes à saisir ses problèmes fondamentaux et globaux, aptes à comprendre la complexité, les systèmes d’enseignement, en tous pays, continuent à morceler et disjoindre les connaissances qui devraient être reliées, à former des esprits unidimensionnels et réducteurs, qui ne privilégient qu’une dimension des problèmes et en occultent les autres. […] D’où l’urgence vitale d’ « éduquer pour l’ère planétaire », ce qui nécessite réforme du mode de connaissance, réforme de pensée, réforme de l’enseignement, ces trois réformes étant interdépendantes.»
Cette déclaration d’Edgar Morin montre à quel point l’enseignement supérieur haïtien, ou plus précisément l’université haïtienne doit jouer son rôle pratique de moteur de développement dans le quotidien des citoyens et citoyennes qui seront au cœur du développement durable. Tout cela est possible, grâce à leur motivation et à un enseignement orienté vers la durabilité durant tout leur cursus scolaire et universitaire, tout comme dans leurs modalités de gestion.
3- L’université haïtienne doit enseigner un cours de développement durable dans toutes les facultés et pour tous ses étudiants
Les dirigeants de l’université en Haïti doivent s’assurer qu’un cours ayant rapport au développement durable soit enseigné à l’université et ceci pour tous les étudiants quel que soit leur domaine d’étude. L’enseignement d’un tel cours permettra aux apprenants de comprendre l’importance du développement durable et les mécanismes qui rentrent au processus du développement durable. Cela va conscientiser toute une génération d’hommes et de femmes à propos du développement durable. Le développement durable peut se faire dans tous les domaines que ce soit dans les sciences technologiques ou encore dans les sciences humaines. Dans ce contexte, l’étudiant haïtien doit obligatoirement savoir comment préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, comment lutter contre la déforestation et la désertification. Il doit savoir ce qu’est le changement climatique et comment s’en prendre aux conséquences, etc.
Pour conclure, il faut dire qu’en Haïti, nous sommes tous unanimes à reconnaître que la situation actuelle de l’environnement constitue un grand défi pour la société : la gestion des déchets, l’érosion et la pollution des nappes phréatiques, les problèmes sont nombreux. De ce fait, le pays tout entier fait face à une crise de développement durable qui atteint des dimensions globales et dont la résolution appartient sans nul doute à l’université. À cet effet, cette dernière apparaît comme étant le vecteur principal pouvant contribuer aux changements de la perception humaine, en favorisant l’adoption d’un comportement responsable face à cette crise qui prend des proportions inquiétantes. En ce sens, l’université haïtienne a un grand rôle à jouer dans le processus du développement durable. En tant qu’institution sociale de premier ordre, ses responsabilités s’adressent autant à sa communauté interne (étudiants, chercheurs, professeurs, employés de l’institution) qu’aux communautés externes (quartiers environnants, communautés urbaines, régionales et nationales). De plus, il est essentiel que l’université ait une vision progressiste et complémentaire afin d’assurer l’efficacité et la portée de ses actions pour un développement durable. Donc, l’université est un lieu crucial dans la formation d’étudiants, elle a une responsabilité centrale face à l’éducation et la formation relatives à l’environnement. Devant ces mutations sociétales, l’enseignement et la formation des futurs décideurs de ce monde sont conduits à concevoir de nouvelles réponses.
Claude-Bernard Elio ALCEUS
Credit photo : Awiseman, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
Claude-Bernard Elio ALCEUS est un fils digne du département de l’Artibonite. Né dans la ville des Gonaïves, il est actuellement étudiant mémorand en Psychologie au Campus Henry Christophe de l’Université d’État d’Haïti à Limonade (CHC-UEH-L). Le jeune homme très fougueux étudie aussi l’Administration des ONGs, la logistique et suit également des cours sur le réchauffement climatique. Il aime la lecture et l’écriture. Pour preuve, il a un palmarès riche en prix international de Poésie que ce soit en Afrique ou en Europe.
Il est clair de comprendre la non implication de la U dans de le DD du pays est lié a la réalité médiocre des de la vie sociale en Haïti plus précisément la question de temps d’expérience.