La deuxième édition de la Conférence sur les VBG organisée par JEUNE PENSEUR, a tenu ses promesses


1
Les 3 intervenants de la conférence sur les VBG

Il n’a pas eu un « aprè dans tanbou lou », même si traversé par dix mille émotions pendant la finale de cette Coupe du Monde opposant l’Argentine à la France, le public Fort-Dauphinois n’a pas manqué son rendez-vous de ce soir : « la Grande Conférence sur les Violences Basées sur le Genre, organisée annuellement par JEUNE PENSEUR, ce dimanche 18 décembre 2022, à l’Auditorium du Collège Eben-Ezer. »

Active et déterminée, l’association JEUNE PENSEUR s’engage depuis près de quatre ans pour la promotion des Droits Humains, le Développement Personnel, le Leadership Jeunesse et l’Engagement communautaire, notamment dans le département du Nord-Est. Cette conférence s’inscrit donc, parmi tant d’autres activités, dans une grande campagne de sensibilisation menée par l’association pour lutter contre les VBG.

À 16 heures 20, après une salutation générale, le modérateur du jour Mr Duckens BELVAL débute la conférence par une courte prière puis entonne en compagnie de l’assemblée la Dessalinienne. Il confie la parole à Mlle Erlange JOSEPH qui adresse des mots de bienvenue à tous les invités présents en la circonstance.

Se laissant charmer par la langue de Molière, le modérateur présente, en des mots fort bien choisis, la première panéliste, Mlle Djina Nydannah FRANCOIS, étudiante finissante en Psychologie, dont le sujet est intitulé : « Lutte contre les Violences Basées sur le Genre, pourquoi et comment s’engager ? »

Pour commencer, elle  a pris le soin de définir en créole les notions de Violence et de Genre qui souvent sont méconnues ou mésinterprétées par les gens, pour faciliter la compréhension. «Vyolans se tout aksyon yon moun fè sou yon lòt ki kapab genyen yon enpak negatif sou li menm. Vyolans lan kapab fizik, vèbal, sikolojik ak moral. Tandiske “Genre”, nou idantifye kòm moun, se diferansyasyon sosyal ak kiltirèl moun ki predefini nan sosyete a.» Elle sensibilise les gens sur la nécessité d’agir sur ce phénomène qui fragilise notre société, niant leurs droits fondamentaux de la personne. Malgré les différentes Conventions Internationales signées par Haïti et une Législation portant sur les Droits Humains, leur application reste toutefois bafouée, regrette l’intervenante. D’après elle, les femmes sont les principales victimes de ces dérives parce que, subissant les sévices d’une société machiste, elles ne peuvent faire grande chose pour se défendre, voire pour se protéger. Un peu trop accrochée sur les Violences faites sur les femmes, elle se défend en ces propos : « Nou pale plis sou mèdam yo se pa paske mesye yo pa sibi vyolans yo menm tou, men se paske VGB yo plis fèt sou mèdam yo.» Condamnant les violences de toutes ses forces, elle encourage la population à adopter des comportements pour lutter efficacement contre ce fléau : Ne pas tolérer la violence sous aucune forme, Assister les personnes victimes, Ne pas stigmatiser les personnes victimes, Porter plaintes contre les agresseurs, Sensibiliser votre entourage sur les méfaits du VBG, etc.

Intervention de Christina Charles

Tout de suite après la première intervention, le modérateur introduit une nouvelle panéliste au nom de Christina Roussa CHARLES, étudiante finissante en Psychologie, intervenant sur le sujet « Violence à l’égard des femmes, quelles sont les conséquences psychosociales et quelles solutions ? ». Autant que les causes, les conséquences liées aux VBG sont pléthore. Et dans son intervention, elle a mis beaucoup plus l’accent sur les aspects psychologiques et sociaux de ces conséquences. Elle précise que sur le plan psychologique les personnes victimes de VGB peuvent développer des comportements agressifs envers elles-mêmes ou envers autrui, automutilation, baisse d’estime ou manque de confiance en soi.

Sur le plan social, les personnes victimes – les femmes particulièrement – sont souvent stigmatisées, humiliées ou insultées. Selon elle, les stéréotypes, les préjugés et les attitudes sociales discriminatoires liés au genre empêchent parfois les survivants (es) à parler de leurs histoires. Comme solutions à ces difficultés elle propose : De mobiliser les institutions concernées, Ne pas se laisser intimider, Demande d’une assistance médicale et psychologique pour une pleine réintégration sociale… Et pour clôturer son intervention elle rappelle à l’assistance : «Tout moun kapab viktim VBG. Solisyon an se pale sou sa youn ak lòt ! »

Jouant un double rôle, intervenante-animatrice, la psychologue Christina Roussa CHARLES a profité d’un petit moment de relâchement pour animer les gens afin qu’ils continuent à prêter leur attention.

Le dernier panéliste, Robinson ACHILLE, lui aussi étudiant finissant en Psychologie, aborde un sujet tout aussi intéressant que les autres : « Quelle est la responsabilité des hommes et de la famille dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre ? ». Au début de sa prise de parole, le panéliste a souligné cette citation de Françoise Héritier : « La violence n’est pas innée. Elle s’acquiert par l’éducation et par la pratique sociale. » Et pour entrer plus en profondeur dans son intervention, il met la famille et l’homme au centre de la lutte contre les VBG. « Fanmiy se nwayo sosyete a. Se gwoupman ki pi piti men ki pi enpòtan nan yon sosyete.» Pour continuer, il mentionne qu’une éducation saine donnée à l’intérieur de la famille peut contribuer dans la lutte contre les VBG chez les générations montantes parce que celle-ci à un pouvoir de déterminisme social. Il a aussi mis la lanterne sur la responsabilité des hommes dans la lutte contre les VBG en leur demandant d’adopter une masculinité positive qui fait référence aux caractéristiques et comportements dépourvus de violence.

Dans la phase des questions, les échanges entre l’assemblée et les panélistes ont été fructueuses et satisfaisantes. Les informations communiquées dans une langue commune ont été profitable pour la compréhension de tous les invités.

Cette deuxième édition de la Conférence annuelle sur les VBG, a été d’une réussite complète pour l’association JEUNE PENSEUR.

 

Ariel Lucardi LOUIS

Partagez l'article sur...

Like it? Share with your friends!

1
Ariel Lucardi LOUIS
Étudiant en Psychologie au Campus Henry de l'Université d'État d'Haïti à Limonade (CHC-UEH-L). Amant de la littérature esthétique et de la littérature scientifique, moi Ariel Lucardi LOUIS, je m'engage à promouvoir la lecture et l'écriture auprès des gens de mon époque.

0 Comments

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *