L’autostop est devenu de plus en plus un outil indispensable pour les étudiants en général et particulièrement pour ceux du Campus Henry Christophe de Limonade (CHCL). Tous les jours, les étudiants se défilent au bord de la route dans l’espoir de trouver un bain de conduite. Du coup, cela leur a permis d’épargner un peu d’argent. Une économie qui a beaucoup de signification pour eux. Cette pratique n’est pas nouvelle. C’est déjà très courant depuis de nombreuses années. Les nouveaux étudiants ne prennent pas beaucoup de temps pour emboîter le pas. Tout moun nan woulib epi woulibè yo pa mal pou rekonèt. « Yo kanpe pa pil, yo louvri de men yo tankou yon moun ki desespere chak fwa yon machin ap parèt. Konsa yo sisite pitye chofè yo pou yo ka pran yo. Pafwa se nan gwo goumen pou w gentan monte. Bagay la rèd. » Devant cet état de fait, on ne peut pas faire de distinction entre les nouveaux et les anciens étudiants. Ils sont tous là pour la même cause. L’ironie du sort, ici au CHCL, même les étudiants qu’on pourrait considérer comme les plus aisés ont été un jour auto-stoppeurs.
Tout etidyan lage nan woulib
Epi Dirijan yo sou woulib
Chofè ak travayè machin ap griyan dan
Sa pa fè etidyan ni cho ni frèt, yo kanpe dan
Lè lè a Kómanse di, yo rete souriyan
Malgre chofè machin y ap bay move jan
Yo kwè nan lespwa fè viv, woulib la ap rive le ou la façon
Yon rete moto, vwati, tankou gwo kamyon
Gen nan yo ki méprize yo, gen lot ki konprann ka yo
Toujou gen yon vye chofè bon kè pou w pa rete atè
Pou tout chofè sa yo n ap voye yon gwo kout chapo
San yo, etidyan yo t ap nan plis mizè.
Ces jours-ci, le nombre d’auto-stoppeurs augmente de façon vertigineuse. Avant, c`était une minuscule d`étudiants qui a été concernée par cela. Tous les matins, ils payaient la course pour aller à l’université, mais ils attendaient un autostop pour retourner à la maison. Tout à coup, l`ordre des choses a changé. Ils font un calcul plus bénéfique, plus intelligent et plus rentable. Depuis quelque temps, les étudiants attendent à tout moment, sans heure précise, la faveur des chauffeurs. La cause causale de la montée en puissance de ce nouveau phénomène est l’augmentation des prix de la course. Ce qui a une incidence sur le fonctionnement global des étudiants. Par rapport à cela, quel est l’alternatif ? Quel est le rôle des dirigeants devant cet état de fait ? Et, que font les étudiants ?
En somme, cette affaire de « woulib » ne laisse aucun étudiant sans réaction. Personne n’est à l’abri de ce fléau d’inflation. Je le dis et je le redis, ils sont tous concernés. Cette affaire de « woulib » devient de jour en jour un fait normal. Donc, ils existent une corrélation entre la variation des prix de la course et l’augmentation des étudiants auto-stoppeurs. La variation des prix est à la base de l’augmentation des étudiants qui font cette pratique.
On doit aussi signaler les mauvais traitements qu’ils ont subis. Les « travayè machin » se moquent d’eux en utilisant des mots malsains. Ils les traitent comme des petits vagabonds, de petits bambins. En dépit de tout, ils croient que solliciter un « woulib » n’est pas un déshonneur. Leurs forces de caractère leur servent de booster, car leur étude est plus importante que toute intimidation. O Chant à nos valeureux étudiants haïtiens.
Joanes JEAN
NB : Il existe une version plus longue de ce texte que nous vous invitons à consulter dans le lien ci-dessous. Le texte comprend aussi la présentation d’une mini-enquête auprès des étudiants autostoppeurs.
Pour le texte complet, cliquez sur Etudiants woulibè du CHCL
Psychologue de formation, homme engagé dans de nombreuses actions communautaires, Joanes JEAN est un amant de la lecture et de l’écriture. Il utilise sa plume pour peindre la réalité et pour essayer de participer au mieux dans la construction d’une nouvelle société.
Même quand j’ai commencé mes études en 2013, l’autostop était d’actualité. Bien qu’il y avait des bus disponibles pour le transport des étudiants. Maintenant il y en a plus, pas d’imaginer la tournure que ça peut prendre.